Sujet à débattre
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Stratégie électorale
La population
française n’est pas encore prête à consentir qu’on lui parle de décroissance.
Cela ne sera possible que dans 20 ou 30 ans, quand les catastrophes écologiques
feront de cette solution une évidence. Par contre elle semble prête à accepter
un nouveau paradigme qui vise à concilier l’écologique et le social en
remettant en cause le libéralisme, car les citoyens sont de plus en plus
conscients que ce système économique dominant les conduit à la misère et ne
profite qu’aux plus riches. Par ailleurs, les intellectuels sont de plus en
plus nombreux à dénoncer cet impérialisme comme destructeur de la biodiversité
et des ressources de la planète. Afin d’échapper aux pires conséquences du
réchauffement climatique, il devient donc urgent de réglementer sévèrement le
libre-échange sans remettre en cause la libre entreprise créatrice de
richesses. Car sans cela, la marge de manœuvre des politiques est très réduite,
et ils ne peuvent pratiquement rien faire compte tenu des contradictions entre
vendre avec toujours plus de liberté, toujours plus, avec toujours plus de
technologie et toujours plus de profits, et les contraintes propres à
l’écologie au vu de la taille limité de notre planète. Enfin cette course
frénétique infinie a des conséquences sur la santé physique et mentale des
hommes, dues au caractère toxique de certains produits alimentaires et aux
méthodes employées pour les produire, sans parler des troubles sociaux
inévitables qu’ils induisent, qu’il s’agit également de résoudre.
Pour se libérer de
l’emprise de l’Empire néolibéral, l’argent compte moins que la détermination et
la fermeté des politiques à séparer leur pouvoir du pouvoir économique,
l’argent n’étant qu’une facilité dont ils usent trop pour ne pas avoir à
affronter les véritables problèmes de la cité.
Ce projet sera
d’autant plus séduisant pour les électeurs qu’il sera présenté comme
évolutionnaire et non révolutionnaire, c’est-à-dire pour être mis en œuvre par
étapes, pas à pas. Il faudra également éviter dans sa présentation, des termes
qui pourraient provoquer des blocages ou des refus, comme capitalisme ou collectivisme.
Pour être pris au
sérieux, il faut des comptes de l’Etat équilibrés, et gérer au plus fin des
vases communicants plutôt que de recourir au tonneau des danaïdes de la dette.
Donc que les allocations et les moindres taxes des démunis, soient compensés
par la réduction des niches fiscales, la progression des prélèvements sur les
plus nantis, et des économies sur les structures de l’état. En sachant qu’il
vaut mieux baisser les taxes et les impôts, qu’augmenter les salaires que les
entreprises répercuteront immédiatement sur leurs prix de vente. En sachant
aussi que toute dépense rétribue une activité, et que toute activité implique
une consommation d’énergie, donc que les économies sont plus efficaces que les
financements destinés à faire baisser la consommation ultérieure d’énergie
après l’avoir fortement augmenté (problème des machines propres et des
investissements dans les immeubles). Il y a beaucoup d’économies à réaliser
dans les structures pléthoriques de l’état, le politique se heurtera là aux résistances
des bénéficiaires inutiles et aux privilèges, mais il pourra compter sur le
soutien du peuple lors des référendums qu’il aura intérêt à organiser.
Certaines mesures nécessiteront des réformes constitutionnelles et d’autres la
renégociation de pactes internationaux, on commencera par les plus faciles à
réaliser et on terminera par celles qui demandent le plus d’efforts et de
fermeté politique.
Tout n’est pas bon à
dire dans un programme politique car toute mesure risque de nuire aux intérêts
de certains, on insistera donc sur des points populaires pouvant recueillir l’approbation
du plus grand nombre, en particulier :
§ La suppression de
taxes d’incitation à bien faire, remplacées par l’impossibilité de mal faire en
régulant l’offre des produits et des services (exemples : le plastique,
les conditionnements, les transports).
§ La santé, en
supprimant les médicaments inutiles et la vente des produits alimentaires
toxiques, trop salés, trop sucrés et trop gras (on ne parlera pas du sujet
nicotine et des psychotropes compte tenu des intérêts en jeu).
§ Les retraites, par
l’instauration du système de retraite par points, plus équitable, comparable au
retraites complémentaires du privé.
§ La révolution
éducative en commençant dès le primaire à éveiller les enfants à la maîtrise de
leurs fonctions mentales.
§ La démocratie par
l’obligation pour le chef de l’état de réaliser un nombre minimum de
référendums chaque année sur des questions importantes.
§ La recomposition
du Conseil Economique et Social pour permettre une représentation contributive
des fédérations d’associations, en particulier celles pratiquant la démocratie
participative.
§ La mise en
application accélérée des lois, en particulier celles en faveur des plus
démunis.
En 2022 les partis
traditionnels apparaîtront encore plus hors de la réalité des problèmes à résoudre, les libéraux
centristes souffriront du quinquennat repoussoir d’Emmanuel Macron, les
écologistes ne seront pas au bout de leurs divisions fratricides. Reste les
partis extrêmes, les plus dangereux, dont il ne faudra pas hésiter à couper l’herbe
sous le pied, les gauchistes utopiques par une politique résolument sociale, et
les souverainistes par la rupture avec la politique libérale de l’union
européenne et des positions fermes concernant l’émigration clandestine et la réduction
des îlots hors de la république.
L’important est de montrer la cohérence globale et la
fermeté d’application d’une politique afin de retrouver la confiance perdue du
peuple.