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dimanche 23 septembre 2018

PARANOÏA / CONFRONTATION TROUBLANTE AVEC L'ESSAI DE LUIGI ZOJA

https://lesbelleslettresblog.com/2018/06/27/paranoia-confrontation-troublante-avec-lessai-de-luigi-zoja/

En réponse à l'essai de Luigi Zoja :
Faute de connaître sa réalité mentale (de l’apercevoir consciemment), l’être humain vit dans un imaginaire du monde, de la société et de lui même, les troubles mentaux affectent tous les individus d’une façon plus ou moins nuisibles pour eux et les autres, ils sont d’autant plus difficiles à soigner, et ils ne deviennent évidents que lorsqu’ils provoquent des souffrances et que les personnes consultent des médecins. La paranoïa est l’un des troubles qualifiés par la psychanalyse et la psychiatrie, elle devient dangereuse quand elle affecte des dirigeants politiques et qu’elle est propagée par les médias. La barbarie du XX ème siècle nous a permis de le constater. Hier, Lénine, Staline, Hitler, Mao, aujourd’hui les fanatismes religieux, le potentiel barbare de l’espèce humaine est toujours présent et peut resurgir avec des conséquences dramatiques. La morale dont Luigi Zoja déplore la disparition, n’est qu’une aliénation de masse parmi d’autres, elle n’a pas préservé les sociétés humaines de la barbarie (croisades, bûchers, antisémitisme chrétien propagé par Paul, guerres paranoïaques comme celle de 30 ans qui a ravagé l’Allemagne suite aux délire des Eglises). La rupture des individus avec ces morales, qu’elles soient religieuses ou idéologiques (communisme, nazisme, nationalisme), n’est sans doute pas une mauvaise chose, et n’a pu se produire que quand les individus ont pris conscience de leur toxicité sociale. Il reste que chaque individu est pauvre (sinon dépourvu) en moyens de se construire une éthique personnelle socialement saine, et qu’il rechute dans les délires paranoïaques propagés par les médias. Ceci demande un raffinement mental que peu possèdent, qui exige un travail difficile de lucidité psychologique sur soi, de savoir penser comme il faut, et qui le protège des délires ambiants de toutes sortes. Cordialement. Jean-Louis Tripon, président de l’Association Française du Développement Mental Sémantique. 



4 commentaires:

  1. Ceci rejoint notre discussion téléphonique à l'instant, la grande majorité des gens étant incapables de se construire sainement (quoi qu'ils puissent en croire, et Luigi Zoja montre bien la perversité de l'estime de soi et de la croyance en la supériorité de sa propre lucidité sur celle des autres), les troubles sociaux perdurent, les hommes sont en conflit, agissent selon leurs intérêts et croyances, et sont incapables de résoudre ensemble la menace écologique qui pèse sur l’espèce humaine. C'est une donnée fondamentale de l'homme : le personnel primera toujours sur le collectif. Aussi, comme par le passé, il faut imposer aux hommes des contraintes à leur liberté, les manipuler dans une aliénation, qui permettent de bâtir une société nouvelle qui les protègent de cette menace. Et pour cela, il n'y a pas d'autre solution que de prendre le pouvoir, culturellement, économiquement et politiquement, en attendant qu'une fraction non négligeable de l'humanité, mentalement évoluée, ne s'impose comme force dominante sur la planète.

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  2. Le profil psychologique "aliénable" concerne sans doute plus de 80 % de la population. C’est pour eux le seul moyen de survivre. Mais toute forme d’aliénation leur convient, c'est ce que le nazisme et le fascisme ont démontré. Ce que le cas d’Adolf Heichmann étudié par Hannah Arendt dans la banalité du mal a démontré. Les Allemands n'étaient pas plus qu'une autre population 80% de salauds, mais 80 % d'aliénables, et ils n'ont pas le choix, car il leur faut une aliénation, même la pire qui soit. Cela dépasse la raison car c'est psychologique, le nœud est dans les profondeurs de leurs structures mentales.
    Transformer un aliéné ontologique est très difficile et réclame son intention et beaucoup d'effort et de volonté, de ténacité à s'en sortir de sa part. Donc pour une population entière c'est programme impossible. Par contre, il est démontré que ceux qui prennent le pouvoir sont en mesure de transformer le type d'aliénation collective d'un peuple. Cqfd, il faut prendre le pouvoir plutôt que de chercher à convaincre les gens par la raison pour transformer le monde et résoudre les problèmes écologiques.
    Et sortir une société de sa paranoïa collective pour résoudre les problèmes fondamentaux qui menacent la planète, est moralement plus acceptable pour une équipe dirigeante que de l'exploiter pour asservir l'Europe par la force à une race supérieure fantasmée, comme les nazis ont essayé de faire, et à deux doigts de réussir s'ils n'avaient pas étés aussi cons dans leur stratégie d'alliances. (Garder Staline, convaincre les Japs que Pearl Harbor c'était une grosse connerie, les Ricains n'auraient pas bougé, et les Britishs seuls ne faisaient pas le poids, leur défaite à Singapour (canons pointés vers la mer, reddition de 70 000 soldats à une poignée de 20 000 japs venus par le nord, par terre, la honte pour Churchill) l'a démontré.

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    1. Cette histoire de 80% d’aliénable me fait penser, dans un autre domaine, aux travaux du Professeur Teruo Higa dans son livre « Une révolution pour sauver la terre » qu’il a publié en 1993, il décrit la capacité que peuvent avoir un peu plus de 10% de micro organismes régénérateurs pour faire basculer 80% de ce qu’il appelle les neutres, et ainsi combattre les 10% de pathogènes capable de détruire un milieu (avec l’aide des neutres). Cela semble être une des lois de l’univers, et si le macrocosme et le microcosme obéissent bien aux mêmes lois, suffirait-il alors de faire évoluer un peu plus de 10% de la population ?
      Quand à l’aliénation des 80% (que je pense exacte) qu’il soit d’un type ou d’un autre, cela resterait une aliénation, même si je me targue de moralité ou que je me construise toutes sortes d’arguties, je ne reste pas très satisfaite par cette idée, elle est toujours dans une démarche agressive de type combattant, or mainte fois dans mes observations de la nature ce ne sont pas les mieux armés qui résistent durablement dans des conditions extrêmes (même s’ils résistent mieux temporairement), ce sont les meilleures symbiotes, avec une démarche collaborative (exemple les lichens).
      Quoi qu’il en soit, personnellement, je ne sais pas très bien quelle position prendre, je ne trouve pas ce qui pourrait correspondre à une symbiote pour résoudre durablement notre problématique actuelle. Une évolution de très haut niveau, d’un petit nombre ?
      Il y a urgence...

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